L’avis de Carine sur le roman de Marie H.J Loving Memory


419H+-pucFL._SX311_BO1,204,203,200_Titre : Loving Memory

collection Men Soul

Auteur : Marie H.J
Genre : Romance MM
Editions : Privates
Ebook :
Broché : 15.50€
Résumé : Oublier la disparition d’un être cher. Pleurer son frère. Depuis sept ans, Simon s’acharne à suivre le chemin qui le mènera loin du deuil et de la tristesse. Cependant, les tortures qu’il s’inflige ne sont plus assez fortes. Son esprit, épuisé de se battre contre les fantômes, réclame plus, toujours plus, sans pour autant réussir à fuir cette réalité noire bien trop présente…Lorsque certains détracteurs s’en mêlent, le fil sur lequel il jouait l’équilibriste menace de céder et le gouffre se rapproche. Trop pour lui. La dernière étape. S’en sortir ou se perdre définitivement ? Cet homme, surgi de son passé, comme un spectre qu’il ne cesse de croiser, ne serait-il pas son unique porte de sortie ?Retomber amoureux de cet inconnu nommé Romuald. Mais cette fois, oser l’approcher. Peut-être lui parler. Simplement pour tenter d’exister

Collection Men Soul (ces romans peuvent se lire sans ordre précis) Romance comportant des scènes réservées à un public averti)

Mon avis :

Souvent on parle de coup de cœur littéraire en donnant notre avis sur tel ou tel roman. Mais comment vous décrire ce qui nous anime lorsque c’est encore plus fort que ça ? Plus qu’un coup de cœur, Loving Memory a été pour moi un coup de foudre !

Électrisée par les mots de Marie H.J toujours aussi fort, toujours aussi percutants, justes, bouleversants et toujours aussi remplis d’une émotion débordante et pleine d’humanité. Électrisée par les protagonistes, Simon et Romuald sans oublier Léo auxquels on ne peut que s’attacher sans préavis. Foudroyée par cette histoire addictive, émouvante et forte, en témoignage d’un amour indélébile…. 

Loving Memory… Une histoire, une bande son. Celle d’un chemin qui mène vers l’amour et la renaissance. De souvenirs en souvenirs, de la douleur à l’espoir, le prologue d’une nouvelle histoire, pour un nouveau départ. Coup de foudre ou coup de tonnerre ? C’est aussi ce qu’a ressenti Simon la première fois qu’il a croisé le beau Romuald alors qu’ils étaient adolescents sans jamais oser l’approcher. Ce qui fait sourire son jumeau, le voyant autant déstabilisé par le fait que ce soit un homme qui lui fasse tant d’effets.

Pour ce dernier, rien n’est jamais un problème. Ils sont si semblables et à la fois si différents. Le jour et la nuit. Léo est un soleil qui brille aux yeux de tous et qui attire de par sa joie de vivre et son naturel. Simon lui est la lune, mais plutôt du côté obscur, celui qui se cache des gens, toujours en décalage avec les autres. Il n’est heureux que dans son monde à lui, celui des mots qu’il couche naturellement et avec lesquels, il compose son monde peuplé de personnages imaginaires ne sachant pas faire avec ceux qui sont réels, ne vivant pas dans la même dimension qu’eux. Perdu au milieu de la normalité, être Simon est bien trop compliqué. Mais lorsqu’il est Léo Black, il se sent à l’abri de tout, et de tous…

C’est pour cela, que lorsque douze ans après, des détracteurs se sont pris à la seule chose qui le gardait vivant, il s’enfonce un peu plus dans sa douleur se laissant aspirer dans un gouffre sans fin. Trop épuisé par la peine d’un deuil qu’il ne peut accepter, les tortures qu’il s’inflige pour rester vivant ne lui suffisent plus. Cette vie ne lui apporte rien, il ne fait que subir encore et encore. Il en veut à la terre entière, mais particulièrement à Léo, sa moitié. Celui qui l’a lâché seul dans ce monde qu’il ne comprend pas.

Privez la lune de son soleil et elle ne s’illuminera plus jamais.

Avec Loving Memory, j’ai été percutée par un tsunami d’émotions intenses qui oscillent entre amour, espoir et désespoir. L’amour d’un frère, l’amour d’un homme, d’une mère, l’amour d’une mémoire qu’on chérit autant qu’elle nous culpabilise et nous empêche d’avancer, d’exister tout simplement… On voit défiler sous nos yeux le récit de deux âmes torturées, deux cœurs formés d’écailles, dures épaisses qui ont besoin de temps pour libérer enfin ce qu’ils retiennent au plus profond d’eux… La vie.

Marie H.J nous embarque dans un jeu d’ombres et de lumière, parfois même d’obscurité. Des réminiscences d’un passé agréable tout autant qu’il est rempli de regret, de culpabilité et de douleur… Mais surtout de reviviscence, et d’une seconde chance. C’est entre le passé et le présent que l’on se repaît de chaque ligne, chaque mot, chaque situation que l’auteure nous offre avec son cœur, et très souvent, avec ses tripes. Elle aborde une fois de plus des thèmes de société sombres, mais aussi un sujet original, qui m’est complètement méconnu, que j’ai pris plaisir à découvrir, m’a fait pencher sur la question pour en savoir le plus possible. Simon est différent. Différent par sa façon de penser et son comportement émotionnel. C’est à la fois son développement intellectuel et sa dynamique affective qui soulignent sa différence, le rendant à part, engendrant un vrai mal être qui le ronge, autant que le deuil qui l’étouffe. Les souvenirs se mêlant aux spectres d’un passé difficile à oublier, pour Romuald comme pour Simon, le chemin de la reconstruction et de la libération sera dur et tortueux. Entre la culpabilité d’un fardeau trop dur à porter, tout comme celui de porter les traits d’un autre, l’amour ne peut trouver sa place que si chacun arrive à faire la paix avec lui-même, mais aussi avec Léo qui reste le centre de ce trio qui ne l’est pourtant pas.

Une fois de plus l’auteure a usé de son talent pour nous offrir un cheminement psychologique à la hauteur de son thème ! Elle maitrise son sujet à la perfection et chaque mot qu’elle pose, chaque phrase qui défile sous nos yeux, sont réfléchis, muris, recherchés, en parfaite harmonie avec nos sentiments ou encore nos doutes et notre peine qui font écho à celles de Simon et Romuald. Elle prend le temps, en leur donnant le temps de se trouver, se pardonner, se lier et avancer… Rien n’est là au hasard. Aucune scène ne va combler un pan d’histoire sans qu’elle ne soit importante. Jusqu’à ces deux petites pommes de pins d’apparences insignifiantes, qui apporteront à ce récit une force inestimable.

Loving Memory est une pépite littéraire comme je les aime et que je ne peux que vous conseiller de découvrir à votre tour. Un magnifique roman dans lequel Marie H.J nous dévoile une fois de plus l’importance que les mots peuvent avoir sur les maux. Qu’ils soient verbaux ou couchés sur du papier, silencieux dans un regard, derrière l’œil d’un objectif ou d’un baiser en guise de promesse…. Avec rayures, ou sans rayures, ils seront une libération pour chacun de nos protagonistes et ce, de différentes façons.

Cliquer… immortaliser…. Capturer une âme… Écrire… Un savant mélange d’art et de talent que nous offre Marie H.J avec sa la Collection Men Soul et son second volet, Loving Memory... Merci Marie pour ta confiance et ce merveilleux roman qui une fois de plus, m’a complètement conquise de la première ligne à la dernière.

Extrait : 

– Enfoiré ! J’assiste à la destruction de mon petit monde, en direct… Alors que Simon Marshall n’a plus de réelle identité depuis des années, aujourd’hui le destin s’en prend à ma bouée de sauvetage, Leo Black… À la dernière pièce du puzzle de ma vie qui avait encore du sens. Celle qui contenait les débris de mon âme et le souvenir de celui qui m’a emporté avec lui bien trop tôt, il y a tant d’années… Après m’être enfilé le reste de ma bouteille, je pousse le volume de ma chaîne hi-fi à son maximum et, les bras écartés, debout au milieu de mon salon, je laisse la vodka et Imagine Dragon faire leur job… Les paroles ne me font même plus de bien. Énervés, quelques voisins s’acharnent contre ma porte… Qu’ils la défoncent, s’ils veulent… Qu’ils hurlent, qu’ils m’insultent, ils ne seront pas les seuls de toute manière… Trop de bruit… Plus rien n’a de prise, et tout me consume à petit feu… Les portraits de mon double disparu jonchant les murs. Ces romans écrits il y a si longtemps, endormis sur les étagères de ma bibliothèque et qui reviennent eux aussi troubler ma retraite au fond de mon enfer personnel… Les alliés d’antan deviennent les tortionnaires. Sans doute que je l’ai mérité… Après tout, je vis dans un luxe que je n’ai rien fait pour gagner. Un imposteur. Vaincre sans péril c’est triompher sans gloire[5]… Mon regard s’éparpille autour de moi, blessé par tout ce qui compose mon appartement douillet et parfait. Les meubles neufs, la télé XL, mon dernier PC hors de prix… J’attrape ma bouteille par le goulot pour la balancer contre la porte-fenêtre qui ne se brise même pas… Et j’en ai marre ! Ras-le-bol de cette vie qui ne m’apporte rien. Vingt-sept ans et je n’ai toujours aucune maîtrise. Les choses viennent à moi, bonnes ou mauvaises, et je ne fais que subir. Encore et encore. Une vague de bonheur, puis le malheur absolu. Le tsunami qui ravage le peu qu’il reste de moi. Quelques accalmies, puis une nouvelle vague, à peine plus faible que la précédente, et je m’effondre, encore… Mon cerveau plonge dans l’abîme de l’inconstance de mon existence. Rien ne vaut la peine de souffrir autant. Les démons que je passe mon temps à refouler s’en donnent à cœur joie. Ils dansent comme des vautours autour de leur proie. Libérant mon esprit de cette angoisse permanente qui s’envole enfin de mon être pour déployer ses ailes et me baigner dans l’ombre de tout ce qui me hante… Une libération douce et amère… Le barrage s’effondre et ma vraie nature accepte, comme un destin trop lourd, tout ce qui me détruit à petit feu malgré les multiples barrières que je passe mon existence à relever. Je récupère un cliché de Leo, encadré, accroché au-dessus de mon sofa.

– C’est toi qui m’as fait ça ! Je te déteste… Je hurle, plus fort que la musique, que la voix des voisins qui ne se calment pas depuis le palier. Mais j’ai beau m’égosiller, il ne m’entendra jamais. Même si les restes de lui survivent encore en moi, emballés dans du papier de soie au cœur de mon âme, plus jamais je ne pourrai l’atteindre. Mes doigts caressent ses cheveux bruns, ses lèvres qui sourient en défiant le destin…

– Regarde ce qu’il nous a fait, ton foutu destin ! Je m’écroule en lançant le cadre en verre au sol. Il se fracasse à mes pieds et je m’installe entre les bris s’éparpillant sur le plancher. J’allume une cigarette en m’adossant au mur derrière moi, les yeux rivés sur ce sourire qui ne s’éteint jamais. Je donnerais tout ce que j’ai pour ne me résumer qu’à une simple photo derrière un morceau de verre. Sourire à l’éternité et ne plus jamais ressentir ce cœur qui ne bat même plus. Ce déchirement qui ne prend jamais fin au fond de moi. Privez la lune de son soleil et elle ne s’illuminera plus jamais. – Ça fait tellement mal, Leo… Un battement sur deux. Voilà ce que tu as emporté. La moitié du rythme de mon cœur… Ma voix a même perdu son timbre à présent. Ma tête m’échauffe lourdement… Je ne supporte plus tout ça. Mes yeux se concentrent sur ma dernière lanterne dans cette nuit éternelle qu’est devenue mon existence, ce petit brasier rougeoyant entre mes doigts… Guérir la douleur par la douleur… Je tire sur ma clope pour activer le feu qui me calme en réfléchissant à l’endroit qui recevra mon acte de grâce… Ma cuisse. L’endroit le plus lisse et le plus fragile. J’ai besoin… Ressentir la douleur physique pour ne plus entendre les soupirs d’un fantôme encore trop vivant au fond de moi… L’odeur âcre arrive avant tout le reste… puis cette aiguille atrocement affutée qui s’infiltre sous ma peau… Mes nerfs qui se tendent, une bouffée de souffrance déferlant en moi… Mon cœur qui se débat contre la suffocation. Mon esprit qui s’embrume… mes yeux qui fuient. Mes doigts tremblants. Mon envie de hurler… Et cette brûlure, insoutenable… Mes muscles qui déclarent forfait… Durs et raidis en signe de révolte… Tout devient noir. La musique disparaît, tout comme la douleur, l’appartement, la réalité de Simon Marshall, tout s’éloigne… Black… Leo… Trou noir… ** 

 
HJ, Marie Loving Memory (French Edition)
 
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hey vous m’avez trouvé bravo ! mouais je sais Marie me fait bosser grave avec ses photos ! Pour un cadeau Bonus il vous suffira de mettre mon nom en com du jeu sans dire que je suis un chat bien sûr 😉 Un chatpèrenoël avec un bonnet rouge on est d’accord 😉 
z
 

 

 

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