L’ avis de Carine sur le roman de Ange Edmon chez Black Ink Editions : En Nos Troubles

Titre : En nos Troubles

Auteur : Ange Edmon

Genre : Romance

Editions : Black Ink

Ebook : 4.99€

Broché : 17.00€

Résumé :

Pour partir en Italie, Tara doit accomplir une dernière chose, chère à son cœur.

Piégée dans un passé qu’elle a partiellement effacé, elle décide de tout plaquer en espérant un nouveau départ.

Vivant en Toscane, Célio revient régulièrement sur ses terres françaises rendre hommage à sa défunte mère.

Avocat renommé en France, et homme d’affaires redouté dans son pays natal, il n’imaginait pas tomber sur son premier amour, cette femme qui a disparu de sa vie sans explications.

Elle ne semble pas le reconnaître, mais l’Italien n’est pas homme à baisser les bras. Entre les deux pays, leurs corps balancent, s’attirent et se rapprochent.

Quel est ce secret qui semble poursuivre Tara ?

Pourquoi ne se souvient-elle pas de leur histoire ?

Luttant contre leur incessante attraction, Tara devra faire face aux démons de ce passé.

Mon avis :

En nos troubles… Un récit sombre illuminé par la douceur et la pudeur de la plume de son auteure, Ange Edmon. Un titre vraiment bien trouvé pour cette romance dans laquelle on va louvoyer en eaux troubles dans le silence des maux… Mais aussi des mots.

Tara a décidé de quitter la France. Tout plaquer est pour elle la meilleure chose à faire pour fuir un passé qui lui colle à la peau. Sven, son Boss et ami, celui qui lui a tout appris de son métier ne peut qu’approuver puisqu’il, va lui donner les rênes de sa nouvelle succursale de Florence en Italie. Le plus dur pour elle, est d’abandonner sa meilleure amie, Isa, celle qui ne l’a jamais lâchée. Et surtout, sa petite sœur qui repose aujourd’hui au cimetière de son village natal. Et c’est en s’y rendant une dernière fois, avant de partir, qu’elle va y rencontrer un bel Italien un peu trop beau, beaucoup trop arrogant et surtout, plus qu’insistant. Et qui de plus, semble bien la connaitre malgré qu’elle n’ait aucun souvenir de lui. Qui est-il ? Comment peut-il connaitre ce petit surnom qu’elle n’a pas entendu depuis tant d’années ?

Célio Lombardi, ce franco-italien – il mio dio è bellissimo (soupirs) – avocat arrogant en France, Homme d’affaires en Italie, qui navigue entre ses deux pays, ne doute pas. Même de dos, il sait que c’est elle, et ce dès le premier regard qu’il posera sur elle. Celle qui l’a aimé il y a peut-être une décennie de cela, mais qu’il n’a jamais pu oublier. Alors, pourquoi elle oui ? Comment est-ce possible qu’elle ne le reconnaisse pas ? Comment a-t-elle pu effacer leur histoire de sa mémoire ? Têtu et déterminé, Célio n’aime pas être repoussé et refuse encore plus d’être oublié. Il ne lâchera rien. Il déplacera les montagnes s’il le faut, mais, il n’est pas prêt à refaire à nouveau une croix sur son premier amour et pour cela, il lui faut la comprendre et connaitre ses secrets…

Seulement, Tara ne se laissera pas attraper si facilement et dévoiler ce qui la ronge est impossible. Elle n’a plus rien de l’adolescente qu’il a connu jadis. Aujourd’hui, c’est une femme bien différente qu’il retrouve. Écorchée vive, forgée par un passé qui ne l’a pas épargnée, borderline à ses heures, c’est une vraie tornade. Pas qu’elle détruise tout sur son passage, non. C’est elle-même qu’elle ravage en se mettant sciemment en danger avec des relations sans lendemain. Animal sauvage, indomptable, révolté et survolté, Célio a du pain sur la planche s’il souhaite la sauver… d’elle-même. Mais, le passé n’est jamais bien loin, et ou qu’elle soit, qu’importe la distance qu’elle mettra avec ce qui la ronge, il revient toujours, tel un boomerang qu’elle se reprend en pleine face. Que ce soit dans ses cauchemars, ou dans sa réalité. Elle navigue entre chaos, confusion et culpabilité.

Avec En Nos Troubles, Ange Edmon nous emmène au cœur d’un roman sombre aux chemins tortueux dont les crash sont inévitables. Une romance qui ne peut laisser indifférent par son thème lourd. Malgré qu’il soit abordé avec la pudeur et la délicatesse de la plume de l’auteure, il ne peut que nous percuter et nous remuer. Car, nous sommes certes dans une fiction, mais on ne peut occulter que ce thème fait partie de faits-divers réels… L’auteure a fait le choix de se focaliser sur une brèche de lumière et d’espoir plutôt que de s’attarder sur des détails violents, même si on n’y échappe pas tout à fait non plus. Cette manière d’aborder le sujet rend la lecture moins dure qu’elle aurait pu être et oriente donc le récit sur la reconstruction de Tara. Tara qui ne cesse de fuir pour ne pas se laisser submerger par ses émotions. La fuite est sa seule protection. Sa perte de mémoire sur un pan de sa vie en est la preuve la plus tangible. Fuir pour ne pas ressentir… Pourtant elle ne peut se fuir elle-même et cherche donc à oublier, s’oublier en s’autodétruisant.

Ange Edmon manie sa plume à la perfection dans la profondeur des émotions et des sentiments qu’elle souhaite nous faire vivre au travers de cette histoire. Tout au long de ma lecture, j’avais cette impression que Tara était engloutie émotionnellement dans des eaux troubles où tout ce mélange entre passé, présent, sentiments et culpabilité. Faisant alors chavirer Célio qui cache lui aussi ses failles et ses secrets qu’il va, pourtant, mettre de côté pour se concentrer sur celle qu’il a toujours aimé. Bien plus fort qu’elle, bien trop arrogant aussi pour s’effacer, il va tout faire pour la maintenir à flot. À chaque fois qu’elle lâchera pour retomber dans les profondeurs de ses troubles, se débattant sans cesse avec ses démons, il sera là en gardant espoir qu’un jour, elle s’accroche à lui pour rester à la surface. En lui accordant cette confiance qui sera déjà un premier pas pour elle. Qu’elle cherche l’impulsion pour remonter qui va lui permettre de pouvoir voir la vie qu’elle refuse préférant se noyer dans son autodestruction. Pourquoi le mériterait-elle ? Pourquoi prendrait-elle même ce risque alors qu’elle pourrait tout perdre à nouveau ? Que pensera-t-il d’elle lorsqu’il saura…

Lio se montre fort, mais rien ne sera simple pour lui. J’ai adoré cet homme dès les premières lignes. On ressent parfaitement sa sensibilité. Lorsqu’il aimerait que Tara se souvienne, lorsqu’il la regarde se détruire ou simplement lorsqu’il la voit sourire. On aime cet homme, son intensité, sa prévenance, son arrogance et sa manière d’être ! J’ai énormément aimé ce protagoniste et cette façon qu’il a de s’exprimer dans un mélange d’italien et de français, « mio dio » que cela le rend encore plus calienté « caldo come braci » et c’est tellement bien fait qu’on a même pas besoin de voir les traductions pour le comprendre. Ange Edmon a su manier les mots avant et après à chaque fois pour qu’on soit immergé dans ce dialecte si sexy, qu’on en tomberait nous aussi notre petite culotte sans aucun préavis !

On aime Célio, mais aussi tous les personnages secondaires proches de nos héros qui sont vraiment parfaits et essentiels dans ce roman. Ils apportent la touche d’humour et le soutien qui est vraiment importante et j’espère vraiment qu’un jour nous découvrirons leur histoire. J’aurais aimé plus de « Psaul », moins de scènes sensuelles. Mais aurait-ce été cohérent ? On n’apprivoise pas un animal sauvage facilement. On l’appâte, on le laisse venir… On lui montre ce qu’on a à lui offrir et on lui laisse le libre arbitre. Le cheminement psychologique de Tara ne pouvait pas en être autrement et tout avait son sens… Tout comme ce roman qui m’a poussée à la réflexion de ce que le passé faisait subir à notre avenir.

On pense souvent à tort que nous sommes tous maître de notre propre histoire, sauf que c’est notre histoire qui nous fabrique tel que nous sommes. Avec nos troubles, nos différences, et le regard que l’on va alors apporter sur la vie et le regard que l’on va alors apporter sur notre passé, seront nos bagages apportés au futur. Rien n’est plus difficile que de se construire un avenir radieux en trainant de lourdes valises derrière nous. C’est là que rentre en compte le processus de reconstruction. C’est un processus personnel et particulier, et pour certains, plus difficile que pour d’autres. Parfois, on se demande même si cela est possible… En ce qui concerne Tara, cela peut sembler irréalisable. Et pourtant… Il suffit d’une bonne rencontre… de La rencontre… Celle qui vous fait prendre conscience que la vie sombre à laquelle on survit n’est pas la réalité… celle qui, en l’apercevant, nous éclaire et nous ouvre les yeux sur l’obscurité qui la dirige. L’amour est cette lumière. Célio sera cette rencontre. Le destin est quelque chose de tenace et lorsqu’il n’atteint pas entièrement son but à sa première tentative, il n’hésitera pas à retenter sa chance. Et si nous ne somme pas maîtres de notre propre histoire, il ne faut pas oublier que nous en sommes les acteurs principaux, avec une capacité d’évolution telle, que si on tombe, on se relève. Si on ne peut pas guérir de tout, on peut apprendre à vivre avec, particulièrement, lorsqu’on accepte d’attraper les mains que l’on nous tend. N’est-on pas toujours plus fort à plusieurs que seul ?

Un grand merci à Black Ink Éditions pour m’avoir permis de découvrir En Nos Troubles en service presse. Et merci à Ange Edmon pour cette belle lecture, mais aussi pour cette fin réaliste dans le dénouement de l’intrigue où chacun garde sa place et son rôle.

Extrait :

Fier ! Dédaigneux ! Connard ! Beau ! (Bordellll de merde !!!Crâneur !! Connard ! Connard ! Le nombre d’insultes qui me viennent en tête quand je pense à ce mec me submerge. Mais pas que… Voilà une heure que je roule et je ne me calme pas. Je ne décolère jamais d’ailleurs, mais lui m’a fait monter d’un cran. Il souhaite porter plainte ? Qu’il le fasse ! Je claque le plat de ma main contre le volant, s’il incarnait le visage de Lombardi. Et puis, c’est quoi tout ce qui se passe en moi lorsqu’il est tout (trop) près de moi ? Mon téléphone sonne, je décroche de ma commande au volant sans faire gaffe à mon appelant. Vive les nouvelles technologies.

— Tara ? assène-t-il durement.Oupss !

— Sven ?Je deviens soupçonneuse soudain…

— Où es-tu ?

— Presque arrivée chez Isa. Je suis… J’étais au cimetière et j’avais quelques détails à régler avant de partir, lui énoncé-je (presque) posément.

— Je viens de raccrocher avec Célio Lombardi.

Putain, ce pourri n’a pas traîné. Les jointures de mes phalanges blanchissent sous la crispation de mes mains sur le volant…

— Tara ?

— Oui, je t’écoute.

— Il y a un problème avec Célio ?

— Célio ? Tu l’appelles déjà par son prénom ? rétorqué-je venimeuse.

— Célio est un de mes amis.

— Célio est un con ! riposté-je hargneuse à présent.

— Tara !! Célio Lombardi est le fils d’un grand homme d’affaires italien avec qui j’ai déjà travaillé avant même que tu perces ton premier bouton d’acné ! Quand il a repris le flambeau, nous avons sympathisé. C’est un ami !

Quoi ? C’est une plaisanterie ? Il ne manquait plus que ça !

— Je t’en prie, Sven ! C’est un fils à papa…

— Arrête, Tara. Tu l’as baffé ! Et tu ne le connais pas !

— Il m’a harcelée !

— Ça suffit !Sa voix se fait grave, et je comprends qu’il est temps que je me taise.

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