✧˚₊‧୭⁺‿︵ Dirty Duet ‿︵⁺୭‧₊˚✧
Auteur : Angel Arekin
Genre : Dark Romance
Editions : Black Ink Editions
Ebook : 4.99 €
Broché : 18 €
✧˚₊‧୭⁺‿︵ Résumé : ‿︵⁺୭‧₊˚✧
DARK ROMANCE
Delilah et Luka ont grandi dans des caravanes voisines, au milieu d’un camping miteux, berceau de la misère.
Delilah possède la beauté du diable, Luka, son âme.
Poussée dans ses retranchements, elle est prête à tout pour se tirer très vite de cet endroit ; lui n’a pas les moyens de lui offrir un nouveau refuge.
Ils s’aiment, mais ils ne sont pas capables de vivre ensemble. Delilah est butée, passionnée et vénale. Luka est froid, calculateur et sans scrupules.
Quand l’un commence à prendre son envol, l’autre fomente sa vengeance. « Le jour où j’aurai ton cœur, ça me fera mal de le briser ».
Que le spectacle commence !
✧˚₊‧୭⁺‿︵ Mon avis : ‿︵⁺୭‧₊˚✧
Quel spectacle ! Tout au long de ma lecture, je ne pouvais qu’être une spectatrice complètement à la solde de nos héros, ou plutôt nos anti-héros. Torturés, ils évoluent dans un monde pourri où la drogue, la violence et le pouvoir sont maître mot. Un monde fait de fourmis qu’on peut écraser d’un seul petit doigt. Un monde dans lequel il vaut mieux être celui qui écrase, que la pauvre fourmi.
Dirty Duet, un titre en parfaite adéquation avec le roman. Un récit qui m’a conquise par son univers. Les lieux, l’ambiance anxiogène, et tout ce qui s’y rapporte a apporté à cette lecture le gros point fort. Une héroïne qui n’est pas stéréotypée en princesse malgré sa beauté ravageuse, bien au contraire. Delilah est une salope de première. Appelons un chat un chat, oui plutôt une chatte, ne nous leurrons pas. Au fil du temps, de son adolescence, elle s’est forgée un fort caractère dans le seul but de pouvoir avoir sa revanche sur la vie. Prédatrice, elle apprendra à se jouer des autres pour survivre, usant et abusant de sa seule arme… Sa beauté. Une beauté à se damner qu’elle exècrerait presque tant elle lui pèse. Une beauté irrésistible, diabolique, un appel à la luxure pour n’importe quel homme, y compris son propre père… Humiliée, bafouée par ce dernier, Delilah n’aspire qu’à une seule chose, partir de ce camping miteux où se côtoient tous les rebus de la société, les parias, les crève-la-dalle…. Partir vivre sa vie dans les beaux quartiers où elle ne manquerait plus de rien. Où quitte à se faire baiser, autant le subir en se faisant entretenir par un mari riche. Pas d’incertitude sur ce qu’elle désire, aucun scrupule à jouer la comédie du moment qu’on l’emmène loin du camping. Loin de toute cette saleté qui lui colle au corps et au cœur. Loin de son père. Loin de Luka, son voisin pour lequel elle éprouve des sentiments depuis son plus jeune âge, mais qui ne pourra jamais la sauver, ni rien lui apporter de plus que cette vie misérable qu’elle veut fuir. Luka, le seul homme à ne pas avoir le droit de la toucher… le seul à qui elle n’accorde aucune faveur de peur qu’il ne veuille plus d’elle ensuite, mais qui hante ses pensées à chaque fois qu’on use et abuse de son corps. Le seul à lui donner la force de se battre pour que jamais il ne soit déçu d’elle, pour qu’elle reste à jamais sa reine. Le seul à posséder ce qu’elle ne donnera jamais à personne… Son âme…
Luka n’a toujours connu que les coups de son père, la déchéance de son frère et l’indifférence de sa mère. Il comprit dès son plus jeune âge que s’il ne se montrait pas plus fourbe que les autres, plus rusé et même, plus cruel, il ne pourrait pas s’en tirer et finirait comme ses vieux… Il était malin et lui aussi aspirait à vivre loin des caravanes miteuses. Mais son objectif suprême, c’était son cœur à elle. Delilah, la seule à s’immiscer dans sa carapace et l’atteindre. Mais pour cela, il ne sera jamais le chevalier blanc qui attaque une tour pour sauver sa princesse. Ho non ! La tour il compte bien la prendre, mais c’est elle qui rampera quand il aura assez d’argent. Il finira par l’avoir et lorsque ce sera fait, il la fera payer pour tout le temps où elle n’était pas sienne. Sa vengeance, il la prépare depuis la première fois qu’il a bandé pour elle. Dès qu’il obtiendra son cœur, il jouira de pouvoir l’écraser… comme une vulgaire fourmi même si elle en est la reine.
Si Luka est un personnage très complexe au départ, on apprend vite à le cerner et à l’aimer. Il reste fidèle à lui-même tout au long du récit pour notre plus grand bonheur. Oui, je suis un peu psychopathe d’aimer ce genre d’anti-héros, en même temps, si ce n’était pas le cas, je ne lirais pas ce genre d’histoire ;). Quant à Delilah, son personnage est, et restera longtemps, mon héroïne préférée. Elle est complètement bousillée, mais se tient droite et fière. J’aimerais tellement vous parler d’elle, j’ai tant dire que cela est même très frustrant. C’est délicat, car c’est au fil du temps et des pages que nous cernons cette guerrière que Luka va pousser dans ses retranchements et il m’est impossible de vous détailler plus le personnage qu’il vous faut vraiment découvrir par vous même. Elle va se battre bec et ongle malgré ses peurs et ses douleurs, pour survivre, en perdant un peu plus chaque jour, le seul qui lui donne le souffle pour le faire. Car Luka est et restera sa plus grande force. Si elle veut rester belle à ses yeux, elle sait qu’elle ne doit pas se montrer faible. Luka exècre la faiblesse. Mais si elle s’éloigne guidée par sa vénalité… lui n’est jamais bien loin.
Dirty Duet, une Dark qui m’a complètement happée tout en me déstabilisant par moment. Un roman sombre à la tension omniprésente, et à la psychologie des personnages aussi tordue que sensationnelle ! Plus qu’un spectacle, Angel Arekin nous offre sur un ring un fabuleux combat. Celui de l’amour passionnel de deux adolescents qui grandissent et se déchirent dans une vie merdique, et qu’on va suivre sur plusieurs années. Les coups s’enchainent, se déchainent. Les réparties sont du coup pour coup. C’est parfois violent, jamais tendre ou alors c’est que l’auteur a eu un moment de faiblesse, mais ne rêvez pas. La tendresse ? Ils ont une façon bien à eux de s’en apporter. Une façon que personne autour d’eux ne pourrait comprendre et que même nous, en tant que lecteurs, devons parfois lire entre les lignes pour le découvrir. Se faire du mal, jouir de la détresse de l’autre ou encore même de sa jouissance. Prendre du plaisir dans la douleur, les coups au corps et les coups à l’âme. C’est pervers ? Malsain ? Et pourtant… Nos protagonistes n’ont pas été épargnés par la vie et ne seront jamais de blanches colombes. Zéro limite, zéro scrupule. On avance, on écrase, on prend ce que l’on peut prendre dans le seul but de survivre. Il ne faut pas oublier que leur sexualité a débuté pour l’un comme pour l’autre dans, ou devant cette caravane dans laquelle se déroulait le porno le plus abject. Un qui matait, une qui subissait. Jamais d’amour. Jamais un geste tendre. Comment savoir aimer après les coups dans la gueule ou les coups de buttoir qu’ils se prenaient l’un et l’autre ? De là est né leur amour un peu spécial. Un amour vache dont chaque vacherie apporte du plaisir à l’autre. Le rend plus fort, plus apte à affronter la vie, s’affronter l’un et l’autre, devenir l’égal de l’autre. Ne jamais baisser les bras, ne jamais se démonter. Luka et Delilah ne savent finalement pas aimer comme il faut, on ne leur a jamais appris. Ils ne savent pas faire, à part le faire dans la douleur, seule chose qu’ils n’ont jamais connue. Et malgré tout, ils se vouent un amour incommensurable, puissant, indestructible, viscéral. On ne peut que les comprendre et les aimer. Vibrer pour eux, pleurer aussi…
Avec Dirty Duet, Angel Arekin nous offre des scènes de malades ! Des scènes dures, jouissives même pour certaines en aimant chaque torture, chaque réflexion, chaque décision. Impossible que le cheminement puisse se passer autrement. C’est trash, brut de décoffrage et pourtant dans le fond, c’est si beau… Un magnifique plaisir dans la douleur pour nous aussi que l’auteure manie à la perfection du bout de sa plume sadique. Une plume toujours aussi addictive et forte en émotion. Une plume qui sait se renouveler pour nous offrir toujours plus !
Un grand merci à Black Ink Editions pour m’avoir permis de découvrir cette nouvelle pépite de Angel Arekin en service presse numérique.
✧˚₊‧୭⁺‿︵ Extrait : ‿︵⁺୭‧₊˚✧
Certes, je n’avais pas prévu de recevoir une beigne de mon père en rentrant ce jour-là, ni que ma bouche ressemblerait à un abricot écrasé par terre. Depuis dix longues minutes, je fixais sans bouger mon reflet dans le miroir ébréché du mobil-home. Au-delà du battant, mon vieux gueulait sur Axel. Je ne savais même pas pourquoi. J’ignorais aussi pour quelle raison il m’en avait collé une à peine franchi le seuil. En général, de toute façon, il n’y en avait aucune. J’étais seulement là. Mauvais endroit, mauvais moment. Mon regard planté dans mon regard, je m’étudiais, sans trop savoir ce que je cherchais à identifier. Peut-être ma propre existence. La douleur de ma lèvre ensanglantée avait la nette tendance à me prouver que j’étais bien là et, en prime, bien vivant. Mais comme personne ne paraissait me voir – en dehors des quelques coups que mon visage semblait enclin à accueillir –, la question redevenait pertinente et entière. Si Delilah ne posait pas les yeux sur moi de temps en temps, je me demanderais si j’étais vraiment réel, si je n’étais pas juste une illusion, si je ne risquais pas de disparaître sans trompettes ni fanfare. Une putain d’étoile filante dans le ciel. À peine né, déjà crevé.**Je me faisais l’effet d’un vieux en me découvrant dans le miroir. **

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