✧˚₊‧୭⁺‿︵ The Duke ‿︵⁺୭‧₊˚✧
Auteur : Charlie Lazlo
Genre : Romance
Editions : Addictives
Ebook : 4.99 €
✧˚₊‧୭⁺‿︵ Résumé : ‿︵⁺୭‧₊˚✧
Elle est libre. Il est libertin. Belle alliance ou mauvaise idée ?
Libertin, richissime et farouchement indépendant, Julian Langley, duc de Kingsberry, n’a absolument pas prévu de se marier.
Quant à la brillante et cultivée lady Georgia, voisine de ses terres, elle entend bien rester célibataire et continuer de mener sa vie et ses études autant que le lui permettent les règles et la bienséance du XIXe siècle anglais. Mais c’est compter sans sa belle-mère, qui veut lui imposer un mariage de convenance avec un vicomte répugnant. Alors, quand le duc de Kingsberry propose à Georgia un arrangement qui leur permettrait à tous les deux de rester libres, elle est tentée de dire oui. Mais Julian est arrogant, sûr de lui, riche, puissant… et célèbre pour ses frasques et ses nombreuses maîtresses !
Jusqu’où Georgia sera-t-elle prête à aller pour honorer son contrat sans renier sa liberté ?
Le duc ne sera-t-il pas le premier à s’en mordre les doigts ?
✧˚₊‧୭⁺‿︵ Mon avis : ‿︵⁺୭‧₊˚✧
Quel plaisir de retrouver Charlie Lazlo avec cette magnifique romance historique qui apporte un vent de modernité à l’Histoire.
Les auteurs ont relevé le défi historique de main de maître en criant haut et fort les convictions de lady Georgia. Une femme née dans une époque qui l’attache à un rôle qu’elle exècre plus que tout, suivant, contre son gré, les règles et la bienséance du XIXe siècle anglais.
Alors qu’à Londres tout n’est qu’agitation pour préparer le début de la saison des évènements mondains, Lady Georgia n’a que faire des belles toilettes et des heures passées chez la modiste pour se pavaner dans les soirées mondaines et faire son entrée dans le monde, (et voyez plus là, trouver un mari convenable à son rang, un genre de marché où les jeunes filles sont exhibées et où les hommes non mariés n’ont plus qu’à faire leur choix). Non. Lady Georgia se complait plutôt à l’étude des sciences, des astres, ou encore à chevaucher les vertes prairies de Chester Coldfield loin du tumulte Londonien. Et j’entends par chevaucher, vraiment chevaucher ! Comme un homme ! Lady Georgia a été élevée par son père qui l’a toujours laissée libre à ses activités, bien loin d’être appropriée pour une jeune fille de cette époque.
De nature très curieuse, déterminée et lumineuse, sa soif d’apprendre est incommensurable. Son comportement ne correspond en rien à ce qu’on attend des femmes, même si bien entendu, elle sait parfaitement faire et se tenir lorsque cela est nécessaire. Seulement, sa liberté est sacrée et elle compte bien en profiter le plus longtemps possible. Mais voilà que sa belle-mère décide pour elle et la fiance sans qu’elle puisse riposter à un homme qui la répugne. Comment refuser ce mariage alors que les femmes n’ont pas mot à dire ? Comment garder son indépendance ?
Julian Langley, duc de Kingsberry est un homme dirigiste, exigeant et surtout il est libertin. Mais il sait bien que malgré sa liberté qu’il chérit, il ne pourra plus éviter le mariage bien longtemps. Pourtant, hors de question de s’encombrer d’une oie blanche dont les seules activités sont de papillonner des cils et broder entre le changement de deux toilettes. Le Duc ne cesse de voyager, que ce soit pour le roi ou ses affaires, et il ferait de toute façon, un bien piètre mari. D’autant plus qu’il préfère jouir (et faire jouir) des femmes d’expériences qui ne vivent pas dans l’oisiveté. Ses soirées, il les passe auprès de couturières, d’actrices, de chanteuses. Des femmes qui ne sont pas farouches au plaisir qu’elles peuvent lui donner et il leur rend bien. Mais une rencontre étonnante au détour d’un chemin pourrait bien tout changer et faire naître une alliance qui lui permettrait de rester libre tout en étant marié. C’est possible ça ? Cela se pourrait. Cependant, avec leurs caractères bien trempés, ce n’est pas gagné !
Les plumes de Charlie Lazlo m’ont transportée d’un bout à l’autre. Déjà dans un premier temps avec les échanges épistolaires si bien mis en place. Puis avec cette alchimie qui se dégage des protagonistes. L’évidence même. Pétillante, mordante et tendre. Mais aussi, cette sensualité débordante au fur et à mesure des pages qui m’a littéralement envoûtée toute en me frustrant, mainte et mainte fois. Entre les piques mordantes et pleines de véracités, les joutes désopilantes, et ce besoin d’évasion et de liberté, l’histoire n’a pas un raté.
Lady Georgia est si impétueuse, vivante et avide de culture, si libre, si solaire, si cultivée… Une femme moderne qui n’a pas été brimée dès son enfance pour rentrer dans le moule qui lui était destiné. Malheureusement, la marier contre sa volonté, c’est comme la tuer à petit feu. Ne plus chevaucher dans les plaines, ne plus s’éduquer, ne plus respirer sous ses corsets… Malgré les frasques qui font la réputation du Duc, elle ne peut pas refuser sa proposition qui lui semble être sa seule échappatoire. Mais tiendra-t-il parole face à ses conditions ? Conditions qu’elle va cependant rapidement regretter… Tout comme Julian comprendra bien trop tard combien il sera dangereux d’être uni à cette ensorceleuse aux boucles rousses.
Si Julian est présenté comme un homme dirigiste et froid, on va vite s’immiscer sous sa carapace et comprendre tout ce qui le mine et l’anime. Tout ce qui le rend tel qu’il est face à l’amour, face aux femmes. Femmes qui, contre toute attente, il respecte bien plus que ne le font les hommes de son milieu. C’est pourquoi il ne réfléchit pas lorsqu’il propose une alliance à Georgia. Elle est si différente des jeunes filles naïves de bonne famille et sera parfaite à ses côtés. Georgia qu’il se doit pourtant de garder à distance dès qu’il comprend qu’il s’est fourvoyé en pensant que la cohabitation serait simple. Il joue le chaud et le froid tandis qu’elle, joue au chat et à la souris. Une belle oie blanche qui le fascine. Une oie blanche tentatrice et séductrice. Une oie blanche qui va le rendre fou ! De désir ? D’amour ? Ou fou furieux ?
The Duke, un sublime moment de lecture ! J’ai passé un excellent moment avec Julian et Georgia et surtout, j’ai appris tant de choses… Les plumes des auteurs sont fluides malgré le langage soutenu qui est très bien employé. Toujours aussi addictive, elles nous gardent prisonnières de leur récit dans un très bon rythme qui ne nous permet pas de faire des pauses. Les rebondissements et les changements de lieux, de décors rendent la lecture aérienne et nous offrent à nous aussi ce sentiment de liberté. L’histoire d’amour est belle et les auteurs nous alpaguent dans le roman pour que nous vivions au travers de Julian et de Georgia, les conditions abjectes des mentalités et des comportements de la haute société de cette époque et la manière dont sont traitées les femmes. L’intrigue se devine facilement, mais cela n’enlève en rien l’addiction de la lecture. Les scènes explicites quant à elles ne sont pas si nombreuses, mais elles sont merveilleuses… Passionnées. Julian s’ouvre peu à peu sous le désir qu’il ressent tout en gardant comme il peut son sang froid face à l’innocente Georgia qui, elle, ressent beaucoup trop de choses incontrôlables, inavouables et inconnues pour ne pas tout tenter et le faire craquer. Leur relation va prendre le temps de se mettre en place, les sentiments vont éclore, doucement, mais leur profondeur, elle, est indéniable. Et les émotions que l’on peut ressentir n’en sont que décuplées par cette attente qui nous ronge.
Une très belle romance autour de la condition de la femme au XIXe siècle qui n’avait pas son mot à dire et encore moins le droit d’accéder à la culture. The Duke est un peu une ode au féminisme et à la liberté. J’ai particulièrement apprécié les références sur les mœurs et coutumes de l’époque dans cette société menée par des hommes. Mais aussi, les découvertes, les inventions, et le marché entre l’Angleterre et les Amériques que j’ai trouvés très intéressant d’en lire un bout d’Histoire. Un fond de véracité au récit qui lui donne ainsi plus de poids tout en gardant son caractère si léger et si enjoué grâce à deux protagonistes qui font briller le soleil au milieu de la pluie. Bon d’accord, plutôt un soleil qui brille face à la lune, une belle lune on dira. Mais Georgia aime tant admirer les astres et les comprendre… Que voulez-vous ? Soupir…
Un grand merci aux Éditions Addictives pour m’avoir permis de découvrir cette sublime lecture, légère et si forte à la fois.
✧˚₊‧୭⁺‿︵ Extrait : ‿︵⁺୭‧₊˚✧
– Que savez-vous exactement de mes voyages, Georgia ?
– Je sais ce que vous m’en avez dit, l’autre jour, au musée… Je sais aussi que vous voyagez même lorsque vous êtes à Londres, et à toute heure, si j’en crois vos absences ces dernières nuits…
Je raffermis la pression de ma main contre la douce cambrure de son dos.
– Seriez-vous inquiète, ma chère ? Ou pire, jalouse ?
Deux prunelles grises me fixent, furieuses ou goguenardes, je ne sais pas.
– Je ne fais que constater et converser un peu.
Ma jambe droite s’immisce un peu plus entre ses cuisses, contre le tissu aérien de sa jupe. Mon bassin frôle son ventre. À dessein, même si le contact a été aussi fugace et discret que possible pour éviter tout scandale.
– Et moi je crois, ma chère épouse, que n’en déplaise à vos beaux discours, vous vous êtes ennuyée sans moi.
Georgia rougit légèrement, une fois de plus. Mais, tandis que je contrains son dos à s’incliner contre ma main, elle redresse le menton.
– Sans doute n’ignorez-vous pas que l’on peut passer seule des moments très agréables. Pour ma part, j’ai apprécié grandement les plaisirs solitaires dans notre lit cette semaine. Ils étaient aussi stimulants qu’enrichissants, figurez-vous.
Elle relève encore un peu plus son adorable menton pointu.
– Vous savez que l’on n’est jamais si bien servie que par soi-même, Monsieur, n’est-ce pas ?
L’idée instantanée de mon épouse se caressant en mon absence comme elle vient de l’évoquer sans fard me donne l’envie immédiate de l’enlever pour aller la prendre dans la voiture qui nous attend dans la grande cour.
Pour lui prouver que ma bouche dévorant son sexe, luisant de son désir pour moi, vaudra tous les plaisirs solitaires qu’elle a pu se donner cette semaine alors que je la fuyais pour ne pas céder à ses formes tentatrices.
J’arrive à me freiner alors que la valse s’achève. Mais pas semble-t-il à me taire.
Malgré ma mâchoire contractée par le désir, je parviens même à lui adresser un sourire désinvolte.
– Permettez-moi, Madame, de vous démontrer le contraire ce soir.
J’observe les prunelles arrondies qui me dévisagent.
– Rentrons, voulez-vous ?
***
The Duke, de Charlie Lazlo, histoire intégrale.

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