Titre : Fauve
Auteur : Izia Soley
Editions : Addictives
Genre : Romance
Ebook : 4.99 €
Broché : 15.99€
Résumé :
Il ne s’avoue jamais vaincu. Elle non plus.
Shilow est sombre, dur, mystérieux. Il n’a de comptes à rendre à personne, et ça lui convient très bien.
Les filles ? Il les garde quelques heures dans son lit, jamais plus. Et si elles s’attachent, tant pis pour elles.
Sauf qu’avec Méléri, c’est différent. Il l’a connue enfant, elle est devenue femme. Elle était discrète, elle ose lui tenir tête.
Et surtout, le désir qui les consume est brutal, brûlant… irrésistible.
De défis en défis, d’affrontements en étreintes passionnées, qui cédera le premier ?
***
Mon avis :
FAUVE… Moi qui ait souvent du mal avec mes débuts de lecture, le prologue ici m’y a directement plongé, s’assurant que je ne lâche cette histoire, sous aucun prétexte, jusqu’à son épilogue.
FAUVE… C’est l’histoire de deux enfants qui vont se rencontrer suite à des circonstances complexes pour l’un et dans un moment d’appréhension pour l’autre. Se cachant tous les deux, pour des raisons diverses, ils vont se trouver à mi-chemin, construisant des remparts autour d’eux, se protégeant l’un l’autre mais aussi des autres. Alors, lorsque ces deux enfants vont grandir, et que leurs murailles aussi, se déplaçant, glissant et mettant en doute la hauteur des murs les sécurisant, la donne va changer. Car aucun édifice ne peut mettre et surtout garder à l’abri éternellement, d’autant plus lorsque l’un des deux y met un grand coup de marteau, annonçant un tremblement de terre dévastateur. Il la voulu combattante? Elle voulait tout de lui? Ils vont être servis! Et, je l’ai été aussi!
Avec FAUVE, je découvre deux plumes s’harmonisant tant et si bien qu’elles enveloppent le lecteur dans une arabesque de mots aussi noirs que colorés, se mêlant l’une à l’autre pour mieux nous transporter au sein des émotions qu’elles déposent à nos yeux au fur et à mesure des pages. Elles jouent des mots, et nous font rendre les armes sur toute anticipation quant à nos spéculations, nous menant aussi bien aux sourires qu’aux larmes. Une combinaison toute en sensualité dont on ne souhaite pas être rassasié. On en demande encore, toujours plus, n’atteignant jamais le point de rupture, malgré les douleurs, les horreurs, les trahisons s’y imprimant. Ces deux plumes sont le lien indéfectible qui unit tout: le mal au bien, la peur au courage, la protection à l’abandon…
Et, bien évidemment, elles lient aussi Shilow et Méléri, les deux personnages principaux de cette histoire. Chacun avec ses blessures, ses fêlures, ses brisures… Chacun avec ses aspirations, ses impulsions, ses inspirations… L’un après l’autre, l’un avec l’autre, ils manigancent, ils détournent, ils poussent et ils amènent à… Ils sont tels la terre et les eaux de ce monde: tour à tour ils se submergent et se retirent puis s’immergent pour mieux gagner du terrain… l’un sur l’autre mais aussi sur eux-mêmes, essayant de dompter ce que la vie aura mis sur le chemin de chacun. Nous partiront aux cotés de Méléri à la chasse aux secrets de Shilow, et avec Shilow, on s’évertuera à décompter chaque avancée contrée par Méléri. À eux deux, ils nous emmèneront dans une course effrénée à la recherche, à la poursuite et à la conquête de l’autre au travers d’un jeu du chat et de la souris. Quant au jeu du qui est qui, on ne peut qu’être surpris, et à n’en pas douter, il faut le lire pour le croire.
FAUVE… C’est le reflet de deux personnalités sauvages qui se doivent être apprivoisées… au fur et à mesure des pages, des découvertes, des rebondissements, des émotions diffuses, inavouées, partagées, on devine une histoire empreinte de faiblesses et de forces, d’espaces et de limites, de contrôles et de libertés, de doutes et de peurs, d’haine et d’amour… Ne dit-on pas que l’amour et la haine ne sont que deux émotions miroir? Les plus fortes de toutes se nourrissant essentiellement l’une de l’autre? Une dualité permanente si intense, n’ayant pour seul but que de toucher du bout des doigts cette notion si vulnérable qu’est la confiance. Non pas celle que l’on offre, mais plutôt celle que l’on garde en abandonnant tout sentiment d’insécurité face aux actes de l’autre comme ceux qui nous sont propres.
FAUVE… Ça a été une très belle découverte, de la pointe à la plume, des personnages à leurs histoires, des sentiments aux émotions, du début à la fin.
Un grand merci à Babelio pour m’avoir permis de lire cette histoire dans le cadre de la Masse critique.
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EXTRAIT
Sous les yeux ébahis de sa copine qui m’a déjà capté, je me plante derrière elle. Si près qu’aussitôt sa peau à peine couverte réagit à la mienne même si elles ne se touchent pas vraiment. Grâce aux néons fluorescents conférant une impression folle d’irréel, j’admire l’entrelacs de chair de poule tapisser son épiderme pâle. Le canevas de ses veines bleutées, les zébrures rougies par le soleil… Aucun détail ne m’échappe. Sa nuque se raidit. Parce qu’elle sait. Avant même que Cheryl ou Chessy – je ne sais plus… – ne confesse ma présence. Pivotant sur ses talons, elle se retourne lentement. Ses lèvres s’arrondissent, ses narines frémissent. D’un zeste de colère de ne pas avoir réussi à m’esquiver ? Il y a des chances. De contentement ? Ça, j’en suis moins sûr. D’anticipation ? Un soupir se barricade dans mes poumons quand ses yeux de chat s’embrument d’un orage qui dentelle mes cellules.
– Qu’est-ce que tu fous là ?
Sa voix rauque, éraillée d’avoir très certainement trop hurlé, cristallise mon envie d’elle.
– Ce que je fous là ?
Mes doigts caressent l’arrondi de sa pommette, dévient vers sa nuque que je cadenasse durement pour l’approcher au plus près de moi.
– Je suis là parce tu n’es qu’une gamine incapable de réfléchir. Parce que tu te jettes tête baissée dans les conneries. Parce que je te l’ai interdit et que tu m’as désobéi. Je suis là parce que toi, tu es là.



Izia Soleytous les livres sur Babelio.com
J’ai beaucoup aimé aussi cette histoire !
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