Bonjour et bienvenue sur votre instant Q’lture du mardi avec ce jour, GH david qui vous parle de la Dark Romance
Mais avant tout, une petite présentation ! Qui es-tu Gény Hyaumet ?
Passionnée de littérature depuis toujours, je suis même lectrice compulsive par période. Ce qui me porterait préjudice pour être chroniqueuse, car je ne suis pas très régulière. J’ai des périodes d’intense boulimie qui succèdent à de véritables traversées du désert.
Toute petite à 8 ans, j’ai tenté d’écrire un conte qui racontait l’histoire d’une fée papillon, illustrations à l’appui ! Puis c’est à 24 ans que je m’y suis remise avec un roman policier que j’ai rapidement abandonné. J’ai fait une nouvelle tentative à 35 ans avec une chicklit, mais là encore j’ai laissé tomber, faute d’inspiration et de motivation.
J’ai commencé à écrire sérieusement il y a un an et demie environ. J’ai cédé à la demande de ma petite sœur de cœur qui voulait que je cesse de lui raconter des histoires pour les écrire, histoire de patienter entre deux tomes de sa série favorite. J’avais envie d’une histoire différente, avec quelque chose de plus. Je voulais prendre le contrepied d’une romance classique, je voulais un amour sauvage et dur qui se mérite, entouré de souffrances sur lesquelles on obtient de vraies victoires et de dangers obscurs. Alors je suis partie d’un poncif et je l’ai démonté méthodiquement : ça a donné Liz. Depuis je n’arrête plus ! Mais j’écris uniquement de la dark, sous toutes ses formes.
Alors, la « dark romance », c’est quoi ? C’est un genre bien particulier qui regroupe la romantic suspense et la dark erotic romance ou dark érotica. Il s’agit de romances où l’histoire d’amour passe bien souvent au second plan. Contrairement à la romance contemporaine où le couple reste le point majeur du roman, la dark se focalise sur l’intrigue, l’environnement et la psychologie.
Vous avez dit Psychologie ? Les dark romancières sont des extrémistes du sentiment, plonger dans les recoins les plus intimes et les plus obscurs de l’esprit humain est leur crédo. Manipulation, complot, traumatismes majeurs, addictions, les héros ne sont pas épargnés. Au pays du bad boy on trouve souvent du tueur à gages (voire en série), en guise d’homme d’affaire on a du mafieux, les flics sont parfois des ripoux. Vous l’aurez compris la dark romance ne triche pas, il faut parfois avoir le cœur bien accroché, c’est le grand huit émotionnel. On aime les personnages pour leurs faiblesses et leurs méfaits, mais attention, pas de mal sans bien : la véritable apologie, c’est celle du pardon, de la tolérance, de la régénération, de l’acceptation, du don de soi. Parce qu’il y a un happy end dans 90% des cas.
La veine la plus dure mélange aussi des conditions extrêmes et la relation amoureuse naît alors dans un contexte complexe ou suite à un événement traumatisant, comme l’enlèvement, le viol ou même, l’inceste. C’est la dark erotica. Elle représente 20% du genre environ. C’est la veine la plus connue parce que c’est celle qui a le plus choqué les lectrices par les thèmes qui sont explorés. Parmi les références, citons la célèbre trilogie d’Ana Zaires « L’enlèvement », ou « The dark duet » de CJ Roberts.
Mais la dark romance, ce n’est pas que ça, loin de là !
La psycho dark, est très centrée sur les mécanismes psychiques et la traumatologie psychologique. Obsessions, névroses, pathologies diverses sont ses domaines de prédilection. « Sur le divan » de Lizi Cascile est un bon exemple à mon sens. La psycho est répandue, mais difficile à cerner, très addictive et souvent bouleversante.
La romantic suspense quant à elle joue sur les intrigues, combinant parfois avec talent polar et romance. Flics verreux, enquêtes à risque, sombres intrigues et complots… Karen Rose avec « Dors bien cette nuit » ou l’excellent « Elles étaient jeunes et belles » est un vrai régal. Chez les françaises je salue l’indéniable maestria de Jana Rouze avec « Effet de vague » qui tend vers la psycho dark et atteint dans le genre un équilibre rare.
Un genre moins connu et qui se rattache un peu à deux univers, c’est la dark fantastic romance où les romances s’épanouïssent dans un contexte profondément marqué par le manichéisme. Les héros sont alors complètement soumis à la fatalité du destin qui les écrase, dominés par une malédiction suprême à laquelle ils ne peuvent que se sacrifier. J’ai tenté la série des « Damné » d’Hervé Gagnon : c’est d’une impitoyable noirceur et en même temps, on ne peut que s’attacher aux personnages. L’histoire d’amour est loin d’être au centre du livre ce n’est donc pas tout à fait une romance, mais l’ampleur de la « mission » le justifie. C’est captivant.
La dark romance est loin d’être une nouveauté ! Dans la catégorie « suspense » qui n’a pas lu… Mary Higgins Clark ? (Oui, romance, intrigue, on y est ! Bon, pour l’érotisme c’est plus que soft mais qui a dit que le hard était nécessaire…). De très grands classiques relèvent parfois de la dark romance, on les a même étudiés au collège ou au lycée… L’un de mes préférés, auxquels on ne pense pas, est sans conteste « L’assommoir » d’Emile Zola publié en 1877. Suivi de près par « Lolita » de Vladimir Nabokov publié en 1955, ou encore « Fleurs captives » de Virginia C. Andrews publié en novembre 1979.
Vous hésitez encore ? Alors voyez par vous-même, laissez-vous tenter vous ne le regretterez pas !
Merci Geny pour ce super point !
Si vous n’avez pas encore lu GH David, voici ses parutions !
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