L’avis de Carine sur le roman de Lisa Calvi : Les Ephémères Chez Black Ink Editions.

Titre : Les Ephémères

Auteur : Lisa Calvi

Genre : Romance

Ebook : 4.99€

Broché : 17.00€

Résumé : Lucie a tout pour être heureuse. Épouse et mère comblée, elle mène sa carrière de cheffe de cuisine d’une main de maître. Son quotidien est minutieusement orchestré, il n’y a pas de place pour l’imprévu, encore moins pour le lâcher-prise. Jusqu’au jour où elle rencontre Stan, cet artiste, plus jeune qu’elle, beau et audacieux, si épris de liberté. Il réveille en elle des sensations qu’elle pensait éteintes. Lucie est irrémédiablement attirée par tout ce qu’il est, et résister à la tentation fait douloureusement voler en éclats ses convictions. Entre culpabilité et passion, jamais succomber n’aura été si difficile.

Mon avis :

Avec Les Éphémères, nous allons suivre le récit de Lucie, Stan, Yanis et Gabriel avec énormément de tendresse, d’amour et de passion. Ce qu’ils vont vivre ne peut que nous toucher et ce, avec une grande pudeur et un véritable flot d’émotions ! Quelle audace pour l’auteure d’avoir pris le risque de nous plonger dans ce thème ! Un thème que je qualifierai de » Ça passe ou ça casse » selon notre projection sur ce dernier. Mais là où je suis bluffée, c’est que Lisa Calvi a réussi à créer un schéma psychologique qui emportera la plus réticente des lectrices et je le sais de source sûre, car j’en fais partie. Lorsque j’ai débuté ma lecture, j’ai reposé le roman. Je me suis dit, cette lecture serait impossible pour moi. Pour aborder ce thème, il allait y avoir trop de mensonges, de tromperies, de douleurs et pas que pour les protagonistes. Et c’est tout ce que je déteste. Je dois dire que je me suis bien trompée. Je me suis pris une claque magistrale avec ce roman. Un claque qui a fait valser tous mes préjugés, mes certitudes et qui m’a mise KO de trop de larmes versées.

Les Ephémères, une romance qui n’est que Passion. La passion d’un métier, mais surtout d’un amour irraisonné qui cohabitera aussi avec la passion affective. Un roman réaliste et tellement juste, qui nous fait comprendre l’incompréhensible et qui nous fait accepter l’inacceptable… Tout est question de destinée…

Lucie, 33 ans est Cheffe dans un grand restaurant Parisien. Sa vie est complètement sous contrôle, rien n’est laissé au hasard, tout doit être planifié et cela, depuis toujours pour son ultime but, obtenir son étoile au guide Michelin. Très rigide, un peu même asociale, elle ne pense vraiment qu’à sa carrière et ses ambitions. Rien ne doit venir enrayer sa folle mécanique qui maintient sa vie réglée comme une horloge. Mariée à Yanis, avec qui elle coule des jours heureux, sa vie est parfaite. Yanis la comprend, la pousse même dans ses ambitions en étant le pilier sur lequel elle peut toujours s’appuyer. Tous deux parents d’un petit garçon de cinq ans, Lucie a tout pour être heureuse et ne laisse jamais rien, ni personne l’atteindre. C’est une femme qui ne connait pas le lâcher-prise, le repos ou encore la vie avec un grand V. Ses failles ? Enfouies tout au profond de son âme pour que jamais personne ne puisse les voir et encore moins les atteindre. Jamais vraiment ? Et pourtant, c’est ce que verra Stan dès le premier regard…

Stanislas est un jeune artiste un peu fou, un peu bohème et surtout libre de toutes attaches. Passionné par la vie, passionné par les gens, par la musique et surtout par cette liberté à laquelle il tient plus que tout. Aujourd’hui à Paris. Demain à New-York. La Semaine d’après en Suisse ou à Marseille, rien ne le rattache à personne. Pas de pied à terre, pas de femme, pas d’emploi stable, il vit de sa musique au gré de ses envies et de ses humeurs. Lors de sa rencontre avec Lucie, il va être fasciné par cette nostalgie quelle dégage et que lui seul peut voir. Il la voit elle, telle qu’elle est dans la profondeur de son âme et il n’a qu’une seule envie, danser avec elle… Lucie quant à elle, va découvrir un Stan qui l’a fait sourire et qui la touche. Un Stan qui la charme et la captive par cette liberté qui fait partie de son être et qu’elle ne pourra jamais toucher du doigt avec les contraintes qu’elle s’impose. Un Stan qui va lui apprendre en très peu de temps à faire connaissance avec elle-même. Un Stan qui va la rendre vulnérable dans ses bras, déloyale dans ceux de Yanis, perdue et larmoyante dans ceux de Gabriel son frère, son confident. Mais pardessus tout, Stan va lui apprendre à être imparfaite !

Lucie et Stan, deux personnes que tout oppose, vont basculer dans une passion dévastatrice et faire voler en éclat toutes leurs certitudes sur la vie et la liberté. Mais aimer c’est aussi respecter les choix et la vie de chacun. Stan est un homme libre et il le restera toujours. Lucie est la femme de Yanis et elle l’aime de tout son cœur, tout comme tout ce qu’elle a construit avec et grâce à lui. Comment faire un choix lorsqu’aucun ne s’impose ? Comment faire un choix lorsque celui qui nous tend les bras nous détruit autant qu’il nous porte vers le haut nous faisant alors chuter, chuter et encore chuter dans les abysses d’un mal-être éprouvant pour bien trop de monde. Où veut nous mener Lisa Calvi avec Les Éphémères ?

La vie est bien trop courte pour être vécue avec l’envie d’être irréprochables…

Je me suis posée la question tout au long du roman. Cette question de savoir où allait nous diriger l’auteure. Vers qui et avec qui Lucie serait-elle heureuse et complète ? On pourrait penser que Lucie est une vraie girouette vu d’un œil qui ne cautionne pas ou qui ne comprendrait pas. Pourtant c’est loin d’être le cas. Stan et Yanis : Deux hommes, deux ambiances, deux façons d’aimer… Lucie est une personne entière qui va découvrir la passion de la vie, de l’amour. Qui va découvrir qu’en dehors les limites qu’elle s’est toujours imposées, il existe un autre monde ! Pour ce qui est des choix, je dois dire que la girouette, c’était plutôt moi. Et ce, jusqu’au l’épilogue que je ne voulais pas lire au cas où je lui donnerai raison si….

Yanis est l’ homme parfait, son mari, son meilleur ami, son amant, le père de son enfant. Il est celui qui fait que sa vie est sur les bons rails en direction de son but ultime. Celui qui fera tous les sacrifices pour elle et surtout, celui dont elle ne peut pas se passer. Elle l’aime si fort… Mais d’un autre côté, on ne peut aussi nier cette attirance qui la pousse vers Stan, tel Icare vers le soleil sachant très bien qu’elle s’y brûlera. Mais brûlera-t-elle de désir, de vie, de rêve, ou ne restera-t-il d’elle au final que des cendres ? Que deviendra Yanis dans l’équation ? Est-il prêt à tout pour elle et à ce point ? Et Stan peut-il continuer sa vie sans Lucie ?

Passion : État affectif intense et irraisonné qui domine quelqu’un. Amour considéré comme une inclination irrésistible et violente.

Ce roman m’a tout simplement bouleversée.

J’ai pleuré pour chacun des protagonistes auxquels on s’attache sans préavis tant l’émotion est palpable à chaque instant. J’ai sangloté pour et avec Lucie. J’ai perdu pied dans ce récit qui a fait valser tous mes préjugés. Je ne sais pas pourquoi il m’a atteint à ce point pour pleurer autant. Surement par le fait que c’est un thème que je ne cautionne pas pensant qu’on reste maître de nos décisions et que le choix de la raison est pour moi aussi celui du cœur avec de tels paramètres. Il ne peut qu’y avoir beaucoup de souffrances pour chacun d’entre eux sans parler aussi des dommages collatéraux. La sensibilité des protagonistes était tellement à fleur de peau que la mienne l’a été aussi par la même occasion. On ne peut que s’identifier à Lucie et vivre puissance mille toute sa déchirance, son bonheur, sa solitude, ses doutes, ses peurs… ses néants.

Lisa Calvi a une plume en or. Une plume qui nous fait vriller le cœur et nous emporte dans des émotions qui nous transpercent l’âme. Au-delà de toute cette douleur, il y a tant de lumière dans cette passion destructrice et constructive en même temps. Car si ça tue Lucie, Stan, Yanis et tous leurs amis, cela les construit quelque part également. Particulièrement Gabriel, son frère, qui va évoluer à ses côtés . On va passer par plusieurs phases, plusieurs excuses, plusieurs doutes. Pourquoi ? Une question qui va tant revenir ! Et à laquelle, à chaque réponse qui est donnée, on se dit que c’est ça et pourtant, quelques pages plus tard, on doute encore. Pourquoi Lucie lâche-t-elle prise ? À cause de son frère et sa vie dissolue ? Du deuil qu’elle a du mal à accepter ? De ses ambitions qui sont à sa portée ? Pourquoi ? Elle qui ne manquait rien. Rien à part de vivre…

Et si…

Tant de projections pour nous lecteurs qui dans ces dites projections on ne cherche qu’une chose, le bien de Lucie. Le bien de Yanis de Stan et n’oublions pas Malo qui lui n’a rien demandé à personne. Et là je me dis qu’on est comme toutes ces personnes qui l’entourent, on veut décider à sa place… Mais qui à part Lucie peut savoir ?

Et lorsqu’on est au bout du lâcher-prise, que reste-t-il ?

N’oublie jamais que tout est éphémère, alors tu ne seras jamais trop joyeux dans le bonheur, ni trop triste dans le chagrin, (Socrate)

Avec Les Éphémères, on ne peut être que comblé par toute cette palette de sentiments et d’émotions que nous réserve Lisa Calvi. Elle part toujours à la recherche du bon point d’équilibre entre l’émotion brute et la retenue subtile qui permet d’obtenir quelque-chose d’aérien, complexe, mais direct et très touchant. En débutant ce roman, j’ai pesté de ne jamais lire les résumés, car il était clair que je ne l’aurais jamais lu. Et pourtant, en terminant la dernière page, je me suis félicitée de ma manie à les occulter pour découvrir entièrement le récit par moi-même. Si je l’avais lu, je serais passée à côté d’une pépite bouleversante qui a été une lecture éprouvante pour mon coeur, mais aussi tellement belle et pleine de passion. Passée aussi à côté d’une plume renversante qui manie les mots et les émotions à la perfection tout comme le cheminement psychologique qui a été mené de main de maître dans la douleur et le bonheur, dans la tristesse, le jugement, les incertitudes et un réalisme surprenant ou chaque détail compte !

Un grand merci à Black Ink Éditions pour m’avoir permis de découvrir cette merveille coup dans l’âme en service presse.

Extrait :

— Je ne voulais pas te suivre ni t’effrayer… Juste te revoir. J’ai envie de lui crier de foutre le camp. Je suis soulagée que ce soit lui, mais très énervée qu’il m’ait fait peur.

— Pourquoi ? J’arrive à peine à déglutir, encore sous le coup de ma frayeur et de cette timidité qu’il fait naître en moi.

Stan se tient à deux mètres de moi, et déjà mes sens s’animent à la perspective de le redécouvrir. Il ne faut pas. Ma poitrine se compresse inexplicablement.

— Ce n’est pas une réponse valable.

— Tu me plais, je n’y peux rien ! Il sourit. Ce même sourire en coin qu’il a toujours quand il me lance son regard par en dessous, taquin et séducteur. Mon estomac se tord de trac.

— Lucie, je sais que tu es mariée et je ne suis pas là pour te harceler. Seulement, j’ai cette envie incontrôlable de te découvrir, de savoir ce que tu penses, ce à quoi tu rêves, qui tu veux devenir quand tu seras grande. Nous éclatons de rire. Le mien est nerveux. J’ai les jambes en coton. Je n’assume pas de baisser ma garde aussi facilement.

— Ce dont j’ai vraiment envie, là, tout de suite, c’est d’aller me coucher. Donc je vais monter dans ma voiture et rentrer sagement chez moi.

— Quel triste sort ! J’ai mieux à te proposer.

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